Bigeard Le Film
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Contribution publique à un projet de documentaire sur la vie et l'oeuvre du Général Marcel Bigeard
 
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 Le chef de bataillon Maurice Rilhac (décédé)

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Didier
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Didier


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MessageSujet: Le chef de bataillon Maurice Rilhac (décédé)   Le chef de bataillon Maurice Rilhac (décédé) EmptySam 2 Juil - 6:40

Maurice Rilhac est le dernier survivant des quatre évadés des camps de la mort vietminh en mai 1954, avec ses camarades  Jacques Sautereau (dcd le 12/06/54), René Sentenac (21/11/57) et Michel Skrodzki (27/06/83).

(témoignage écrit ici : http://www.quiosegagne.asso.fr/files/pdf/pdf_117.pdf - prévoir Kleenex)

Nous avons passé un moment formidable, tellement les souvenirs du commandant sont précis, riches et imagés. Ce sera certainement un moment fort du documentaire sur le général Bigeard.

Le chef de bataillon Maurice Rilhac (décédé) Rilhac10
Maurice Rilhac


Un texte de notre Premier assistant :

Bonjour à tous,

Je voudrais vous faire partager ces quelques souvenirs d'une rencontre très émouvante, fin juin dernier, avec l'un des derniers survivants des évadés de Dien Bien Phu.


Une leçon de vie
par Antoine Carenjot

Il est des hommes qui font du mot « courage » autre chose qu’un simple mot et qui donnent à la figure du soldat son âme : le commandant Rilhac est de ses hommes là. Il est également des rencontres formatrices, des témoignages qui vous grandissent et vous apprennent des valeurs essentielles, ou bien le sens même de cette valeur que nous n’avions que partiellement comprise auparavant.

C’est ce genre de rencontre que nous avons eu ce matin du jeudi 30 Juin 2011 à Vannes. Ce jour là, dans le cadre d’interviews visant à réunir les souvenirs des anciens compagnons d’armes du général Marcel Bigeard, nous rencontrions le commandant Maurice Rilhac, ancien sergent chef du 6ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux à Dien Bien Phu.

Durant deux heures face à la caméra, il nous racontait des bribes de ses combats d’Extrême Orient, au 3ème Bataillon Thai puis au 6ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux et de son action sous les ordres du chef de bataillon Bigeard dit Bruno. Mais un point important formait le parcours du commandant, il était l’un des seuls survivants des déjà rares évadés de Dien Bien Phu.

Durant 46 jours et 46 nuits, après avoir déjà survécus à la pire bataille de la guerre d’Indochine, ils furent quatre, quatre parachutistes en guerre qui avaient refusés de rester prisonniers du système des camps de la mort vietminh et qui coururent une marche effrénée vers la liberté. Ils s’appelaient Maurice Rilhac, René Sentenac, Jacques Sautereau et Michel Skrodzki. Ils étaient tous les quatre sergents chefs au bataillon Bigeard, pour la plupart d’entre eux à leur deuxième ou troisième séjour.

Ils s’étaient battus comme des lions, avec la force du désespoir depuis le 16 Mars, deux jours après le début de l’offensive des troupes de Giap sur le camp retranché de Dien Bien Phu, où ils avaient sautés dans l’enfer, descendant au bout de leur suspentes vers une terre de feu, au milieu des balles traçantes de la DCA viet.

Après une cinquantaine de jours de souffrance, le 7 Mai 1954, à 17h30, le combat était maintenu autour du réduit central du camp retranché et du PC GONO. Un combat en trou à trou, une résistance quasi individuelle, quand vint le cessez le feu.

Il n’y eu a pas de drapeau blanc, comme l’avait demandé le lieutenant colonel Bigeard dans son ordre écrit au lieutenant Allaire. Ils avaient tous suivis parfaitement sans le savoir au cours de ces journées terribles la maxime de Saint-Ignace de Loyola : « Se vaincre soit même et ordonner sa vie sans aucun attachement qui soit désordonné ».

Ils avaient été grands ces hommes de Dien Bien Phu, et même si pour eux, ce 7 Mai sonnait comme une défaite, ils resteraient dans l’histoire comme les vainqueurs de l’effort, de la peur, dignes représentants des valeurs de sacrifice et d’audace. Même les morts, jusqu’au bout de l’honneur comme le sous lieutenant Roland Corbineau, tué ce jour là à 26ans seulement…

Chevaliers paras aux frontières de l’empire, gardiens et défenseurs luttant contre l’expansion du fléau communiste en Asie du Sud-Est, ils étaient devenus par leur lutte héroïque les dignes successeurs de leurs pères marsouins de Bazeilles et légionnaires de Camerone.

L’honneur, ils l’avaient porté jusqu’au bout d’eux-mêmes. L’honneur, cette confrontation a des cas difficiles qui nous pousse à faire des choses inhabituelles voir extraordinaires. Celui qui demande de rester fidèle est droit sur les chemins du courage et de la fidélité.

Maurice Rilhac est le seul survivant de ce groupe de quatre hommes qui s’enfoncèrent un matin dans la jungle verte, avec pour seul mot d’ordre de vivre. Jacques Sautereau, un des quatre, tint un journal de bord où il raconta sa course folle jour après jour, jusqu’à ce qu’un soir, anéanti et atteint de fortes fièvres, il s’endort dans un village aux côtés de son ami Rilhac pour ne plus jamais se réveiller. Sa fiancée, Marie Claire, qui l’attend en France, ne reverra revenir de son bien aimé que ce carnet noirci de larmes et de sang dans les rizières et les jungles d’Indochine. Jacques sera enterré à l’entrée du village où il s’est éteint.

Sentenac, lui, eut un autre destin. Un jour, dans un village Muong, ils apprennent qu’un adjudant et quelques partisans tiennent dans les montagnes un maquis anti-viet qui tient toujours. Partant seul, il le rejoindra quelques jours plus tard, pour reprendre les armes. Sentenac, tué en Algérie en 1957 à Timimoun, ayant suivi Bruno au 3ème Régiment de Parachutistes Coloniaux comme beaucoup de ses camarades du 6, était l’archétype du soldat, du sous-officier exemplaire. Celui dont « on n’avait pas voulu faire un officier de la légion d’honneur, fut ce même à titre posthume » pour reprendre les termes du général Bigeard.

Skrodzki, lui, devait continuer une carrière militaire. Au moment de sa retraite, il s’installa avec son épouse à Pau, où il ouvrit un bar non loin de l’Ecole des Troupes Aéroportées. Il devait décéder dans les années 80 des suites d’une longue maladie.

Le commandant Rilhac lui, garde le souvenir de ses camarades d’évasion, dont deux sont morts pour la France. Leur mémoire est pérenne est malgré le désintérêt total des français de ce début du XXIe siècle pour notre histoire coloniale et pour tous les hommes tombés pour la défense de l’empire, ils vivent pour l’éternité et leur visages apparaissent au milieu de la cohorte des grands combattants, des guerriers spartiates aux poilus de la Grande Guerre, à chaque fois que l’on emploie le mot d’honneur.

Car le courage et l’abnégation dont ils ont su faire preuve, leur pugnacité à servir la patrie et surtout le sens de l’amitié, de la camaraderie, leur rage de vaincre sont des valeurs qu’ils faut absolument faire perdurer.

Il nous appartient à nous, jeunesse de France, d’être les heureux fils des Rilhac, Sautereau, Sentenac où Skrodzki en portant nous aussi la tête droite, un pas encore un pas, pour toujours, en suivant les chemins de l’honneur et de la fidélité, rester digne de porter le nom de Français.

Honneur à ce grand monsieur et à ses camarades !
Cordialement,
Antoine
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Didier
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Didier


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MessageSujet: Re: Le chef de bataillon Maurice Rilhac (décédé)   Le chef de bataillon Maurice Rilhac (décédé) EmptyJeu 29 Oct - 8:39

Maurice Rilhac est décédé le 27 avril 2015.
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