Bonjour Monsieur,
Merci pour votre inscription sur ce site.
Cependant, je ne voudrais pas vous décevoir mais de nombreuses circonstances, publiques, font que tout projet autour du Général est, semble-t-il, mort-né.
Pour répondre à vos deux questions, et au vu de ce que fut
Marcel Bigeard et surtout de ce qu'il a enseigné, nous souhaitions faire pour
Tu Lê un vrai film, avec de vrais acteurs, et cela coûte cher. Le long métrage de 2h45 sur le Général avait été budgeté à 20 M€.
Le Repli de Tu Lê se voulait beaucoup plus modeste mais, faute d'intérêt de la part de quiconque (à part Monsieur le
Général Guy Ménage et les autres protagonistes que nous avons pu rencontrer, évidemment) il n'a pas été budgeté. A la louche, c'est un projet à un million d'euros environ, vu que le film va raconter une histoire qui se passe en un lieu limité et sur une courte période. Si l'on fait un documentaire à la place, ce qui a été notre dernière décision, il n'y aura pas de tournage reconstitué comme c'était l'idée au départ, donc le coût sera divisé par 10, mais cela représente quand-même 100 K€ dont la moitié en frais de prestations charges comprises.
J'ai été tellement déçu par ce désintérêt que le scénario n'a même pas été commencé, alors vous voyez, le projet n'en est même pas encore un en vérité.
La deuxième réponse est évidente, surtout par les temps qui courent. J'ai deux garçons de 23 et 18 ans. C'est la lecture du dernier ouvrage de "Bruno",
Ma vie pour la France, paru en 2010 peu après sa mort, qui a motivé le projet de long métrage. Nos jeunes d'aujourd'hui (du moins une grande majorité) n'ont à mon avis plus d'ambition, plus d'honneur, plus de courage, plus d'idéaux, aucune notion de patriotisme, et le concept de mourir pour la France les fait rire avec des haussements d'épaule moqueurs. C'est plus que dramatique, quand hier soir encore on voit aux nouvelles que des jeunes sont capables d'embrasser l'islam pour "trouver le martyr" en répandant la mort sur les "infidèles".
Pour réaliser
Le Repli de Tu Lê il ne faut pas seulement un financement, il faut un sponsor qui se passionne pour la cause. Pour le long, j'ai contacté
Pierre Schoendoerffer, qui m'a immédiatement répondu, mais la maladie nous l'a enlevé trop tôt (la maladie enlève les gens toujours trop tôt). L'agent de
Roland Joffé (Mission) m'a demandé "combien il allait toucher" avant même d'avoir demandé le scénario,
Jean-Jacques Annaud m'a répondu qu'il était trop occupé sur
L'Or Noir,
Stéphane Rybojad (Forces spéciales) m'a écrit "
Je ne pense pas pouvoir, après l'expérience difficile de Forces Spéciales
, refaire de sitôt un film sur l'Armée française" et les autres personnes sollicitées ne nous ont pas pris au sérieux (
Alain Delon), ont décliné gentiment (
Guillaume Canet) ou n'ont pas répondu (
Spielberg,
Eastwood,
Schwartzenegger, etc.) Seul
Thierry Lhermitte a accepté de recevoir le scénario (vu qu'il avait été choisi pour être l'acteur principal). Toutes ces démarches sont ici dans ce forum. Quant aux télés et éditeurs, nos avons eu une réponse négative de
Arte je crois, et une réponse positive de
SONY Video qui nous a demandé de leur donner le nom du réa avant de poursuivre nos échanges.
Pour revenir sur l'ECPAD, leur position est un mystère insondable (contrairement à la DICOD qui a été immédiatement enthousiasmée). Après beaucoup d'interrogations et d'entretiens avec des gens qui savent, il semble qu'il n'y a pas la volonté politique de voir un film sur le
Général Bigeard sortir en France. Le scandale créé par l'Algérie sur la réception de la dépouille du Général aux Invalides, un homme qui les a libérés du terrorisme civil qui frappait aveuglément tous les Algérois de quelque origine ou confession qu'ils soient, est probablement à l'origine de cette position gouvernementale, toutes sensibilités confondues. En Algérie, il y a du pétrole.
(ah bon ?)
J'oubliais le CNC. Réponse du CNC : "
Faites un premier film (comme mon arrière grand-père Auguste Lumière)
et nous pourrions envisager de financer le second." (sic).
Enfin, j'ai eu la chance insigne de rencontrer personnellement
Manuel Alduy de
Canal + lors du
Marché International du Film à Cannes. Il m'a clairement dit : "
Vous n'avez pas de réa, vous n'avez pas de projet".
Alors ?
PS: Je vous permets de copier/coller ce message où vous voulez, la cause est trop importante pour négliger aucune voie de communication.
Didier Trarieux-Lumière
18 novembre 2014